Midi Libre, Dimanche 10 novembre 2019
À Saint-Ambroix, jusqu’à ce soir, le salon, ouvert samedi par une conférence de Pierre Rabhi, offre les clés d’un changement de regard sur l’avenir.
Quel est le point commun entre un écrivain decazevillois, une artiste ardéchoise dompteuse de gravures et une mathématicienne reconvertie en ambassadrice de la permaculture ? En posant la question “Quel avenir pour la planète ?”, le salon Vivre Livre, à Saint-Ambroix, a abandonné tout cabotage intellectuel pour naviguer en eaux profondes de la réflexion.
Ainsi, Lilian Bathelot, Clothilde Staës ou Nelly Pons sont trois des cinquante exposants du salon apportant leur réflexion et leurs créations à l’édifice d’un futur possible. Si Pierre Rabhi truste l’audience pour une conférence sur l’agroécologie en ouverture de la manifestation, les visiteurs s’égrènent au fil des stands, tendant l’oreille ou tournant le regard vers demain…
Un futur que Nelly Pons, auteure d’un récent ouvrage sur la permaculture, aux éditons Actes Sud, sous-tend « par un changement de regard, de notre imaginaire. Le monde est à réinventer. Je suis, bien sûr, pleine de contradictions, mais il y a un point très clair au sujet de ce rapport de domination avec la nature qui, depuis l’enfance et sans le conceptualiser, m’a toujours heurté. »
Une nature dont la faune composée de cachalot, beluga, tigre ou panda s’affichent, rayonnant sur les gravures de la plasticienne Clothilde Staës. « La gravure, c’est déjà recycler des papiers et c’est aussi un art ancestral basé sur la transmission. À titre personnel, j’essaie d’inculquer des valeurs écologiques à mes enfants. Mais ils ont déjà tout en tête ; ils en ont conscience, car même dans la petite école de Payzac, on a manifesté pour le climat. »
Pour Lilian Bathelot, romancier né à Decazeville (Aveyron) et signant son dernier ouvrage Simple Mortelle, « c’est la suppression du système capitaliste, ou du moins la société de production de type industrielle » qui éclairera le chemin de demain. « Le moteur n’est autre que le profit et ce n’est pas compatible avec une vie respectueuse. Je suis la deuxième génération la plus fautive, soit adolescent dans les années 70, où l’on a vécu avec le tout plastique, tout devait être consommé, tout remplacé. Fondamentalement, consommer aujourd’hui c’est mal. Le système a forgé tous les ressorts de la consommation jusqu’à inventer l’obsolescence programmée ! »
Ce qui ne vieillira pas dans la quête, ce sont les échanges avec les différents acteurs de “Lire et Faire lire”, “Citoyens pour le climat” ou “Nous voulons des coquelicots”, avec le marcheur du Mercantour Philippe Bourges, ou l’écologiste de l’Euzière Jean-Paul Salasse. À vous de naviguer.
Vivre Livre, organisée par l’association culturelle La fenêtre ; salle du tremplin, à Saint-Ambroix, de 10 h à 18 heures. Programme complet sur https://www.lafenetre-st-ambroix.com. Entrée gratuite.